Mathias Depardon
Né en 1980 à Nice, Mathias Depardon grandit entre la France, la Belgique et les Etats-Unis. Après des études en journalisme et communication (ISFSC) à Bruxelles, il rejoint brièvement le quotidien belge Le Soir avant de se consacrer au reportage et la photographie documentaire.
En 2017, après avoir vécu cinq ans en Turquie, il est arrêté à Hasankeyf dans le Sud-Est de la Turquie, alors qu’il effectue un reportage pour le magazine National Geographic sur la problématique de l’eau en Mésopotamie, un sujet auquel il se consacre depuis 2012. Il est libéré puis expulsé du pays en juin 2017. En 2018, il est le finaliste du Grand Prix de la Photographie Documentaire à Sète (Images Singulières/ Mediapart).
Il reçoit le soutien du Centre National des Arts Plastiques en 2018 pour son projet sur les fleuves de la Mésopotamie. Mathias Depardon est exposé aux 49e éditions des Rencontres d’Arles dans Une Colonne de Fumée exposition sur la scène photographique turque. Ses photographies ont été présentées dans plusieurs institutions telles que l’Institut Cervantes, l’Institut Français, la Bibliothèque Nationale de France et plus récemment le Musée des Archives nationales à Paris pour son exposition TransAnatolia.
Being yourself is the best revolution
EMBARCADERE - Quai des Yachts
Brillant photo-journaliste, Mathias Depardon développe une démarche documentaire d’auteur. Lauréat en 2019 du Regards du Grand Paris (Ateliers Médicis et Cnap), il travaille sur le territoire avec une approche souvent sociologique, aussi bien pour la presse magazine internationale que pour des commandes publiques. À Deauville, il a poursuivi son travail de reportage sur la France confinée initié pour Libération, de Paris à Menton en suivant la Nationale 7.
Il a continué en Normandie, à partir de la mi-mai, ce voyage sur une France « déconfinée » en se concentrant sur les jeunes, leur retour « dehors », leur façon de partager ces moments de liberté retrouvée, avec la ville et la plage en toile de fond.
À la rencontre d’une jeunesse sortie de deux mois de confinement. Tiraillés entre leur besoin de liberté, de défier, souvent, l’autorité et les exigences scolaires, les adolescents ont vécu l’épreuve du confinement avec les émotions et les priorités propres à leur âge. Les conditions de confinement furent inégales entre les jeunes impactant pour certains leur santé mentale. Certains adolescents ont ressenti stress, anxiété alors que d’autres ont développé des comportements plus sociaux et plus solidaires. La taille du logement, la disponibilité des parents ou l’accès à internet a influé sur la façon dont les adolescents ont vécu le confinement. Cette crise est donc une fois de plus révélatrice des inégalités sociales. Une jeunesse éprouvée par la crise sanitaire et ne percevant pas clairement les perspectives d’avenir. Pour la majorité d’entre eux, le maintien des objectifs environnementaux doit être la priorité du gouvernement lors des prochains mois. Le changement de paradigme des nouvelles générations, en proie à l’éco-anxiété, se fait une nouvelle fois entendre. Après plusieurs mois de passivité les voilà à nouveau vivre une certaine forme d’autonomie et de liberté. Ils viennent se retrouver avec candeur et proximité sur les côtes normandes pour y percevoir un horizon sur un avenir encore incertain
Mathias Depardon
Au fil de ses rencontres, Mathias Depardon trace un portrait de la jeunesse à Deauville, dans cet étrange et subtil entre-deux, entre la fin du confinement et les débuts du dé-confinement.
Laura Serani