L'histoire du festival

Planches Contact, un festival qui interroge et révèle les multiples identités photographiques d’une ville

 

 

Comment les photographes découvrent, arpentent et restituent l’imaginaire d’une ville et ses atmosphères ? C’est l’un des enjeux et des bonheurs de la photographie de découvrir quel New York nous est restitué sous le regard d’Alfred Stieglitz, de Robert Franck, de Garry Winogrand, de William Klein, ou de Nan Goldin. Arpenter de nuit ou de jour les Paris de Brassaï, de Willy Ronis ou de Martin Parr, le Valparaiso de Sergio Larrain, ou les rues de Tokyo avec William Klein pour guide….

 

Dans sa brève histoire, Deauville, dont l’identité est multiple et complexe, s’est prêtée depuis sa fondation en 1860, au jeu des regards et des découvertes. Tour à tour, les Frères Seeberger, Jacques Henri Lartigue, Roger Schall, Willy Rizzo, Robert Capa, Emeric Feher, Gisèle Freund, Henri Cartier Bresson, les photographes de Magnum, Robert Doisneau, Peter Lindbergh et les plus grands photographes de mode l’ont parcourue avec curiosité et l’ont photographiée avec inspiration.

 

Depuis la création, en 2010, de Planche(s) Contact, festival de créations photographiques à Deauville, Lise Sarfati, Charles Fréger, Massimo Vitalli, Filip Dujardin, Meffre & Marchand, Paolo Roversi, Sarah Moon, Kishin Shinoyama, Lars Turnbjork, Harry Gruyaert, Philippe Ramette, … ont été invités, sous forme de commandes photographiques , à s’approprier une part de la ville, une part de Deauville.

 

Leurs photographies inspirées par Deauville sont conservées à l’issue de chaque festival. Elles constituent la collection photographique de la Ville, enrichie année après année. Une collection photographique singulière dont les œuvres nourrissent les expositions des Franciscaines.

 

Une planche contact reste pour plusieurs générations de photographes, une mosaïque d’images, une narration et la genèse d’une approche photographique. Pour Deauville, Planche(s) Contact s’affirme de plus en plus comme un rendez-vous créatif et festif permettant de partager chaque automne, la longue et forte relation passionnelle, d’une ville, de ses habitants et de ses visiteurs avec la photographie.

1860 > 2010 : DEAUVILLE

Dans l’objectif des photographes

 

1860, Eugène Villette, venu de Paris, ouvre le premier studio photographique de Deauville. Il réalise les premiers portraits et immortalise les premières villas de Deauville.

 

Dès 1906, Jacques-Henri Lartigue photographie les événements et la vie mondaine de Deauville : scènes de plage, courses automobiles, parties de tennis, courses de chevaux, concours d’élégance et séjours de personnalités....

 

A partir de 1919, les frères Séeberger, « photographes de l’élégance », se rendent régulièrement à Deauville, en août, à la demande des couturiers pour immortaliser en un haut lieu de l’élégance, les femmes habillées par Paul Poiret, Jean Patou, Chanel ou Madeleine Vionnet. Lors de leurs séjours, ils se laissent aussi captiver par le yachting, les courses de chevaux et leurs rituels, le polo, les scènes de plages et le défilé des personnalités.

 

En 1934, Roger Schall photographie Deauville pour le magazine VU.

 

Après guerre, Deauville accueille, en 1950, Gisèle Freund qui réalise à Deauville des prises de vues dans la veine humaniste.

 

En 1949, Willy Rizzo est invité à photographier le Deauville estival restauré, après 5 années d’occupation,  lors de la première grande saison de l’après-guerre.

 

En 1951, Robert Capa immortalise les courses, le Bar du Soleil et les folles nuits Deauvillaises, lors d’un reportage pour le magazine américain Holiday.

 

Robert Doisneau réalisera en 1963 une campagne publicitaire pour Kodak et en profitera pour photographier les courses.

 

Les photographes de l’agence Magnum viendront à plusieurs reprises, Leonard Freed en 1964, Bruno Barbey en 1966, Sarah Moon en 1970 et Henri Cartier-Bresson et Martine Franck en 1973.

 

C’est entre 1977 et 2009 que John Batho réalise sur la plage de Deauville, sa célèbre série de parasols, en formats carrés, sur papier Fresson. 

 

En 1980, Peter Lindbergh réalise, pour Stern, son premier reportage à Deauville.

 

Carl de Keyzer, avant de se révéler avec Homo Sovieticus, réalisera en 1980 et 1981, à Deauville ses premières mises en décalage.