La Belle au Bois normand – Mythes et intimité
Henrike Stahl déploie un univers photographique riche et foisonnant. Pour cette résidence, elle a choisi de s’emparer du mythe de la princesse, en l’ancrant dans une réalité contemporaine. Habitant par moments dans la dépendance d’un ancien château en Normandie, elle s’est intéressée aux châtelains et châtelaines d’aujourd’hui, à la recherche de leurs visages modernes.
Aujourd’hui, les propriétaires de châteaux ne sont plus exclusivement issus de l’aristocratie : ce sont souvent des entrepreneurs autodidactes, bâtisseurs contemporains d’un patrimoine vivant. En écho à cette réalité, Henrike Stahl entreprend de démystifier la vie de château et de déconstruire les représentations idéalisées de la figure de la princesse — souvent passive, figée, dépendante d’un récit qui n’est pas le sien.
Une réflexion qu’elle porte avec tendresse pour sa fille, bientôt âgée de 13 ans, qui aime « se rêver dans tous les rôles de princesse »— pour lui rappeler qu’elle peut être l’autrice de sa propre histoire, sans avoir à attendre un prince pour en écrire les lignes.


Photographe allemande née à Gießen en 1980, Henrike Stahl vit et travaille entre la France et l’Allemagne. Autodidacte, elle fusionne photographie, peinture et design graphique dans un langage unique. Son travail explore les territoires marginaux et les identités en transition, cherchant à créer des passerelles entre des mondes séparés par des préjugés. À travers ses images, elle aborde les fragilités et la beauté des réalités périphériques. Elle a exposé notamment au Festival InCadaqués, à Circulation(s) (Paris), au Festival Portrait(s) (Vichy), et au Prix Picto de la Photographie de Mode au Musée Galliera (Paris).